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bons services. Et je ne dis cela à V. Exc. qu'en grande confidence, Car il faut menager cela et traitter avec precaution afinque le Roy de Suede n'aye vent. V. Exc. ne trouvera pas mauvais que je ne lui écrit pas assés souvent, nous sommes eloignés et coupés de toutte correspondence. Cette lettre a encore trouvé le passage par Königsberg. Mr. Marschal est icy, il nous veut faire parler, mais le Roi ne se renferme que dans la géneralité, n'entrant aucunment en matiere. Bose proue sont sentiment par tout à gosier deployé, qu'en fidele seruiteur du Roi soit à l'égard de la Pologne soit de la Saxe il ne sauroit conseil au Roy de Pologne de uder (= vendre?) une pouce de terre au Roy de Prusse. Et il se donne pour cela mille peines, plus que V. Exc. ne sauroit s'imaginer. Il seroit bon que V. Exc. en fit part au Concil du Roi de Prusse qu'en continuant la confiance qu'on y a pris en lui, on ne gâte tout. Le Roi ne trouue pas à propos de pourvoir V. Exc. d'un plein pouvoir solennel pour cette affaire, comme nous sommes tombés d'accord en dernier lieu; Mais cela se fera quand on verra plus de jour à cette cour là, et quand on fera paroître de vouloir aller au fait. Je

suis

le 22 d'Aout 1704

à 5 lieues de Lublin.

a Ursprungligen Boug, men de sista bokstäfverna strukna.

73. Patkul till Flemming. >Vischigrod 8 l[ieues] de Varsovie.› d. 18 sept. 1704.

Orig., samma volym som n:o 70, bl. 393-96.

Monsieur.

Puisque Mr. Marschall part, ie me donne l'honneur d'écrire à V. Exc., et cela sans chifre, dans la croyance, que cette lettre lui sera rendue en toutte seureté. Je dirai donc à V. Exc., comme je lui ai fait comprendre par mes précedentes, que le roi n'est point de tout entré en détail auec M. Marechal. Ni le Roi ni moi ne lui auons rien dit de ce que j'ay fait à Berlin. Enfin on n'est point du tout entré auec lui dans la particularité, Ce que le Roi aura fait connoitre sans doute aussi à V.

Exc. par la lettre qu'il vous a écrit, m ayant chargé d'en faire autant afinque V. Ex. ait sur quoi prendre ses mesures.

Cependant comme le Roi de Suede a abandonné la Prusse, condition principale à laquelle on s'est accroché le plus quand on voulu que la Cour de Prusse se declarât; Je crois que l'on aura moins de pretexte pour se defaire de la resolution positiue que l'on a demandé jusqu'à present, dautant plus que le roi de Pologne sera en cinq jours au cœur de la Prusse auec une bonne armée, laquelle si le roi de Prusse vouloit joindre, il est evident, que sans l'approche du Czar, qui s'y rendra pourtant infailliblement, on pourra disposer du Roi de Suede comme on voudra. Mais si on veut attendre que le Roi de Pologne et le Czar seuls abbaissent la Suede, et qu'alors le roi de Prusse en voudroit profiter; Je n'y vois qu'une grande injustice, et que peut etre on s'imagine d'auoir à faire auec des innocents. Enfin c'est à présent qu'il faut absolument que nous voyons clair dans cette affaire.

J'ai priė V. Ex. de se rendre auprés du Roi au plûtot. Vous n'aués que faire vous mettre en peine de l'Equippage. Je suis si riche, que je vous en puis fournir. Car j'ai tellement auancée que j'ai déja deux chéuaux, L'un en sera à Votre service et V. Ex. en aura le choix encore. Ma table n'est pas en reputation, mais elle s'en acquerra, si V. Exc. la veut aggréer. Enfin V. Exc. peut venir pour apprendre le Roi les derniers sentiments du Roi de Prusse. Le sujet le merite bien ne fût ce point autre raison. Nous allons entreprendre encore quelque chose auant que de voir où nous coucher l'hyver qui vient.

Le Roi est fort impatient de savoir le projet de Mr. Paykul, et V. Exc. ne feroit pas mal de le disposer à venir avec vous. Mais la proposition de la charge de Géneral d'Infanterie ne veut pas encore etre aggrée.

Nous venons de recevoir nouvelle, que le Roy de Suede a pris Leopol par assaut, et que le Palatin Galezky a eté fait prisonnier ayant eté sur le rempart. Le roy de Suede a empeché le pillage, mais il demande 400,000 écus de la ville. Je suis

Postscriptum till förestående:

J'auois oublié de dire à V. Exc., que le Grand-General, le Grand-Chambellan et ainsi toutte la maison de Loubomirsky

s'offre à rentrer en grace auprès du Roi. Mr. Stenzel qui est auprès d'Eux ne fait que pleurer jour et nuit. Les Loubomirsky ne le traittent plus de Roi, si ce n'est de Monsieur; Le Grand-Chambellan a envoyé au Roy une Charte blanche pour écrire des ordres telles qu'il lui plaira à ses Compagnies qui sont chés Meyerfeld, s'offrant à vouloir joindre le Roi auec tout ce qu'ils ont. Nous traittons tout cela encore comme un secret. Le Cardinal chante aussi le Miserere mei par le Nonce, mais à la sourdine. Enfin nous verrons ce qui en arrivera en peu de

tems.

Le roi seroit bien content que V. Exc. vint icy. Quand je dis à l'un ou l'autre de nous donner des ordres pour cela, on me repond que votre charge vous donne ordre. Pardonnés moi si je dis que je [suis] du même sentiment. J'espere auec l'aide de Dieu que Nos affaires irons bien, mais il faut de l'assistence. Le Feldmarschall s'est bien rémis dans l'esprit du Roi, et Mr. Bose s'est melé des intrigues jusqu'à etre tombé dans le bourbier sans pouvoir s'en tirer lui même. Il a eu assés de malice pour faire de confidences aux Polonois, que loin de se defier des Saxons comme s'ils songeoient à renverser leur état et leur liberté, Ils déuroient prendre garde à ma personne, comme forgeant des intrigues à la Cour de Berlin, pour faire perdre la Prusse à la République, à quoi il s'etoit opposé et ainsi s'attiré mon inimitié et une terrible persecution. Cela fut decouvert fort à propos et tourné d'une telle manière qu'il en fut charge lui même; C'est pourquoi le Roi a eté tellément emeu, que peu s'en falut que ce Mr. le Gros ne fut mis aux arets et ammené à Königstein, ne fut ce par la seule raison de ne faire du bruit et eclater le sujet dont on ne vouloit pas qu'il fut parlé beaucoup. Auec tout cela je ne l'en tiens pas quitte. Tôt ou tard, Nous l'y verrons pourtant un jour; Car quoiqu'on fasse tout ce que l'on peut pour l'en garantir, par de certaines raisons, quoique il ne le mérite pas, Neant moins il travaille pour cette fin de tout son mieux. Et quand il se voit au bord des precipice il employe le verd et le sec pour l'en tirer; mais vous ne l'en aues sauvés plutot, qu'il ne commence à mordre son liberateur. Presentement il a son congé pour six mois, Et il plie déja bagage pour se retirer. Dieu le conduise.

Le General Feldmarschall Schoulembourg commence aussi à se rallentir de sa fierté. Il m'a voulu faire de réproches au sujet de Löwenwolde; Mais je lui ai repondu d'une maniere qui

l'obligera infalliblement de m'en démander raison, a quoi je
m'attends à tout moment. Nous auons nouvelles que Meyerfeld
est à Thorn auec 2,000 hommes, où il se veut defendre. La re-
solution a eté prise de l'y aller trouver. 4 Dieu.

74. Przependowski till Flemming. Utan ort, d. 24 sept. 1704.

Orig., samma volym som n:o 70, bl. 494-95.

Monseigneur.

Es haben Ihr. Maj. mich in dem heuttiegen Consilio mitt
Consens des gantzen Senats auch ex Equestri ordine deren an-
wesenden Deputirten zum Ambassadeur an den Berlinschen
Hoff nominiret, die Instruction ist in pleno consessu verlesen
worden. Morgen werden aus der Kantzlei die gantze expedi-
tion erhalten. Den H. Ossolinski haben sie mir zum Legatio-
nis Secretario mitt gegeben. Ich habe plein pouvoir alles zu
schliessen. Itzo belieben Ihr. Exc. alles auff dass beste zu
præpariren, in vim dispositionis, reliqua tractatus dabit. Mitt
Muschowen ist die Alliance geschlossen, Er giebet der Repbl.
2 Milionen das macht 400,000 Rhl. alle Jahr. Undt wass Er
in Lifland erobert hatt, oder noch erobern wirdt, das soll alles
der Repbl. zu teill werden, vor sich will Er nuhr Carelien
vndt Ingrien behalten. Das stük landes was der Czar vorhin
auff dieser seitten des Dniepers prætendiret in Vkrain dass
stehet Er auch ab, undt soll künfftig der Flus Dnieper uns
scheiden. Vber dieses alles 12,000 infanterie giebet Er
dem Köniege zu seinem Armée, und will diese 12,000 auch sel-
ber befehlen. Es ist ein diener von d. H. uoy[vod?] von
Culm gekommen, welcher dahbey gewesen wie Narwa mitt
Sturm vber gegangen, hatt uns alle particulariteten erzelet,
welches zu weitleufftig zu schreiben. Von hier ist wenig zu
notiren, der G. L. Brandt ist vor etzlichen tagen ausgegan-
gen den Meierfeld aufzusuchen, welcher zu Thorn vber die
Brüke gegangen, undt sich nach Bigdoser begeben. Wohe er
sich von dahe hingewendet weis man noch nicht doch hoffe dass
Ihm Brandt eins wirdt versetzen, G. M. Ples ist mitt Ihm ge-

gangen mitt noch einen andern G. Maj. auch eine gutte anzahl Sachsen. H. Patkul ist nach Posen commendiret mitt Ein taill seiner Muschoviter selbinge stat einzunehmen.

Das vbrige wils Gott mundlich da ich will um sonnabend auffbrechen gerade nach Preissen, von Dantzig werde mich wieder melden welchen tag gedencke in Berlin zu sein, ich gehe von Dantzig mitt der Poste. Die H. Lubormischen accomendiren sich, was der Cardinal tuhn wirdt werde ich in Dantzig vernehmen, auff solche ahrt würde Pohln bald Einig werden, Schliesse hiermitt undt verbleibe

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an d. Sczuka werde ich einen toht feind haben, aber was soll man tuhn. Hette ich es nicht uff mich genommen, die Abschückung hätte sich noch geschleppet, wehr weis wie lange, und itzo kommet die sache zu Ende.

75. Patkul till Flemming.

Lägret vid Posen d. 21 okt. 1704.

Orig., samma serie som n:o 27, vol. XXVIII, bl. 72-9.

[Patkul hade mottagit på en gång 5 bref från Flemming. Hofvets korrespondens med sina ministrar i utlandet vore sedan gammalt illa skött. »Le desordre a duré si long tems à cette cour là, qu'il seroit dommage de s'en defaire presentément. On se fie trop aux miracles.>]

J'espere que le Grand-Thresorier sera déja ches vous. Son Instruction, dont j'ai dabord fait part à V. Ex. ne me présage rien de bon. C'est un resultat du dernier Senatus-Consilium. La Cour de Berlin veut que les Polonois lui fassent présent de quelque piece de la Prusse. Cela ne se fera jamais de cette manière là. Quand on le prétend, je n'en puis rien autre juger, si ce n'est qu'on ne cherche que de defaites. Il faut laisser aller tout son train comme je vois. Le roi auroit eté bien content d'envoyer à V. Ex., les pleinpouvoirs comme Elle l'auroit projetté. Mais les Patres conscripti dans le Senatus-Consilium croyoient qu'il faloit en charger un Senateur, ce qui a causé, que le Roi a trouue à propos d'ordonner à V. Ex, de rester encore à Berlin pour trauailler de concert auec Mr. le GrandeTrésorier.

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