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du Dannemarc et l'empecher de s'éloigner des côtes; Que l'on empecheroit par là tout pretexte à l'Angleterre d'envoyer une escadre dans la mer Baltique et inquieter la Suede; Que la France tranquile à côté de l'Angleterre se verroit en état de donner à Votre Majesté des secours plus considerables que si la guerre venoit à éclater entre elle et l'Angleterre; Que d'ailleurs le transport de Dunkerque à Gothembourg se feroit bien plus facilement et plus vite, si l'on n'etoit pas obligé d'attendre pour escorte une escadre de Brest, et qu'alors les ennemis de la Suede aprendroit pour ainsi dire en même tems le depart et l'arrivée du Corps Auxiliaire que la France enverroit au secours de Votre Majesté; Qu'en joignant 10 mille Suedois à ce corps auxiliaire, Votre Majesté auroit en Suede une armée suffisante à opposer au Dannemarc; Qu'en faisant passer le reste en Finland, les forces que Votre Majesté pourroit envoyer contre la Russie seroient assez considerables pour couvrir ses frontieres, defendre les defilés et arreter l'impulsion de cette Puissance pendant une premiere campagne; Que l'on auroit depuis tems de preparer des moyens plus efficaces et former une autre combinaison des choses que le tems et les circonstances rendront plus favorable; Que pour ce qui regardoit la Pomeranie, il conseilloit à Votre Majesté de mettre seulement Stralsund à l'abri d'une surprise, mais de n'y point envoyer des troupes, puisqu'elles ne pourroient jamais être assez nombreuses pour empecher le Roi de Prusse de s'en emparer, si d'autres considerations ne le retenoit pas; Que c'etoit à la France de se charger de cette besogne en éveillant l'attention des Puissances interessées au repos de l'Europe, en engageant l'Empire à prendre fait et cause pour la Suede, et en éclairant l'Empereur sur ses veritables interets; Qu'il esperoit encore pouvoir le rammener, et qu'en attendant il tâchoit d'attacher à la France les Princes d'Allemagne qui avoient les meilleurs troupes; Que la negociation avec le LandGraf de Hesse

Cassel etoit deja avancée pour pouvoir se flatter de la voir bientôt terminée au gré de ses souhaits; Que Mr de la Houze étoit chargé de la même besogne aupres du Duc de Meklenbourg; Qu'enfin si la guerre devenoit inévitable, on chercheroit tous les moyens de la faire avec le moins de desavantage possible.

Je temoignai à Mr le Duc d'Aiguillon combien Sa Majesté étoit sensible aux marques essentielles que S. M. T. C. Lui donnoit en toute occasion de son amitié, et je l'assuroit que cette nouvelle preuve qu'Elle recevoit, ainsi que le zele que le Duc montroit pour Ses interets ne pouvoient que La toucher infiniment, en augmentant, s'il etoit possible, les sentimens dont Elle etoit deja animée pour le Roi de France et pour son fidel Ministre. Je lui observai seulement que les états communiqués à Mr de Vergennes etoient un premier aperçu, qu'on y avoit omis bien des articles, et que le deficit au bout de ces 3 années passeroit sûrement de beaucoup les 2,400,000 L., comme le President de la Chancellerie l'avoit deja fait remarquer; Que l'équipement des galères, la construction des 2 nouvelles prames, l'achat des chevaux pour l'artillerie &c. n'etoit pas compris dans cet etat, ce qui faisoit un objet de 970,000 L.; Que pour ce qui regardoit la convention, il pourroit y avoir de l'inconvenient à la faire, par ce qu'elle exciteroit l'attention de nos voisins et leur inspireroit des craintes et des allarmes sur les vûes de la France et de la Suede, sur lesquelles on ne tachoit deja que trop à jetter des soupçons; Que j'etois authorisé à donner une declaration par laquelle Votre Majesté S'engageroit à n'employer le secours extraordinaire, que S. M. T. C. Lui donneroit, à aucun autre usage qu'au retablissement de ses forces de terre et de mer, et qu'il paroissoit qu'une pareille declaration equivaloit une convention et n'en avoit pas les inconveniens. A l'égard des vaisseaux qu'il demandoit pour servir de convoy aux troupes auxiliaires, je lui objettai la

difficulté qu'il y auroit de faire passer ces vaisseaux par le Sund, et que si le Dannemarck étoit veritablement dans l'intention de nous faire la guerre, il prendroit sûrement. ses mesures à tems pour s'opposer au passage du Sund d'une escadre à Gothembourg et rendroit par là impossible le secours que la France voudroit nous donner.

y

Mr le Duc d'Aiguillon me dit qu'il etoit necessaire de mesurer les secours que la France pouvoit nous donner d'apres ses forces et ses moyens actuels; Que si au bout de 3 ans il existoit un deficit de 600000 L., la France ne se refuseroit assurement pas d'aider encore la Suede de cette somme; Qu'elle ne laisseroit certainement pas son allié dans l'embarras pour un objet qui ne seroit pas plus considerable, et que la Suede en a eu tant de preuves qu'elle ne devoit pas en douter; Que pour les termes du payement des 800000 L. par an, c'étoit à Votre Majesté à les fixer, soit par quartier, soit de 6 mois en 6 mois, selon qu'Elle le jugeroit le plus convenable. Quant à la convention, il insistoit de la manière la plus pressante et la plus positive. La France, me dit il, en a besoin pour sa sureté en cas que le malheur arrivat que Votre Majesté vint à deceder ou le Ministère à changer. Qu'il s'en falloit de beaucoup qu'une declaration remplit alors le même objet qu'une convention qui étoit de Royaume à Royaume; Qu'une telle convention étoit en elle même une chose juste et pratiquée de tout tems; Qu'elle devoit d'ailleurs être secrete et ne pas venir à la connoissance des autres Puissances; Si par hazard quelque chose en transpireroit, les voisins de la Suede n'auroient aucun pretexte de la blamer; que la France l'aideroit à se mettre en mesures de defense; que cela devoit la faire respecter d'avantage et convaincre ses ennemis qu'ils n'auroient pas beau jeu s'ils vouloient l'attaquer. A l'égard du convoy qu'il demandoit pour le transport, il me dit, que ce n'etoit pas là encore son dernier mot; Qu'il faisoit tout son possible

pour engager l'Angleterre à consentir que ces batimens fussent escortés par une escadre françoise, mais s'il étoit impossible de faire entendre raison là dessus au Ministère Anglois, il falloit bien songer àlors à l'expedient qu'il avoit proposé; Qu'il ne vouloit pas que le Dannemarc put avoir vent de ce projet, et qu'il ne pouvoit en empecher l'éxécution si l'on faisoit passer le Sund à ces vaisseaux à moitié armés aussitôt que le detroit seroit debarrassé des glaces; Que si Votre Majesté avoit un meilleur expedient à proposer, il ne demandoit pas mieux que d'y donner les mains et l'adopter, mais qu'il ne voyoit pas qu'il y en eut d'autre à prendre dans la conjoncture actuelle; Qu'il esperoit en attendant que les affaires prendroient une tournure plus favorable et qu'on viendroit à bout de rompre cette ligue redoutable qui menace non seulement la Suede, mais aussi toute l'Europe, ou d'en former une autre qui peut la contrebalancer et lui inspirer du respect.

Jag framhärdar med diupaste wördnad samt undersåtelig nijt och trohet

Stormägtigste Allernådigste Konung
Eders Kongl: Maj:ts

allerunderdånigste tropligtigste undersåte och tjenare

GUSTAV CREUTZ.

Copie du projet de Convention.

Les Soussignés N. munis de pleinpouvoirs de leurs Cours respectives et duëment autorisés ont dressé entre eux et signé la convention suivante, savoir:

S. M. T. C., par une suite de son amitié pour S. M. Suedoise et pour l'aider à mettre son Royaume dans un état respectable de defense, s'engage à payer à S. M. Suedoise dans l'espace de 3 années consecutives, à commencer

Historiska Handl. 3 Del.

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du 1:er Janvier 1773, outre les arrerages des subsides ordinaires annuellement la somme de 800,000 L., lequel payement se fera de 3 mois en 3 mois.

S. M. Suedoise, en consequence de ce payement s'engage à tenir prêtes pour la defense de ses états au 1:er Janvier 1776 une armée de terre montant à 47456 hommes effectifs tant infanterie que Cavallerie et artillerie et une flotte de 21 vaisseaux de ligne, 8 fregattes et prames équipées et prêts à mettre en mer.

En temoignage de quoi les susdits N: ont signé &c.

26.

Paris, den 17 December 1772.

Stormägtigste Allernådigste Konung!

Utaf min hosgående underdåniga skrifwelse, Litera A, hwilken jag låtit upsätta i en gammal Chiffre, emedan Hertigen af Aiguillon begärdt communication däraf, täcktes Eders Kongl. Maij:tt alranådigast intaga naturen af de Propositioner bemälte Hertig giordt, så wäl i anseende til den tilgiörande Conventionen, som den undsättning af Troupper Eders Kongl. M:tt har att förwänta i händelse af anfall af Sweriges grannar.

Den projecterade Conventionen har på mina föreställningar blifwit så simplifierad och Sweriges förbindelser så litet betydande, att jag hoppas Eders Kongl. M:tt lär alranådigast finna att de största olägenheter som medfölja en Convention därigenom äro betagne.

Först förbindes Eders Kgl. M:tt därigenom til inga andra författningar och mått än de, som likafullt hade blifwit oundwikelige för att förskaffa Eders Kongl. M:tt inwärtes trygghet och utwärtes wördnad och anseende. För

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